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Le Bois de Dendropogon
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30 septembre 2007

La Loire en canoë

L’association du personnel du lycée organisait samedi une descente de la Loire en canoë. Pour la première fois, Vanessa et moi avons décidé d’y participer.

Départ le matin de Saint-Laurent-Nouan, pause-déjeuner à Saint-Dyé et arrivée au lac de Loire à Blois.

Histoire de me mettre dans le bain, j’avais relu quelques textes la veille, qui m’ont accompagné au fil de l’eau...

« L’an vieux virait au brun ; le Vent d’Ouest appelait ;
Tom prit un’ feuille de bouleau dans la Forêt.
« C’est un jour heureux que les brises m’ont soufflé !
Je le prendrai au plaisir, qu’attendre l’année !
Ce jour je répare ma barque, à l’hasardée,
Je descendrai à l’ouest du cours bordé d’osier !
» »

(J.R.R. Tolkien, Les aventures de Tom Bombadil, 2
trad. fr. de Stéphanie Loubechine
– pour qui une nouvelle année vient de virer au brun ;-))

2007_0929Cano_0012

C’est vers l’ouest que nous avons mis le cap, à notre tour, pour longer les rives de saules et de peupliers.

2007_0929Cano_0020

« La Compagnie se répartit ainsi : Aragorn, Frodon et Sam étaient dans un bateau ; Boromir, Merry et Pippin dans un autre ; et dans le troisième se trouvaient Legolas et Gimli, maintenant grands amis. Dans cette dernière embarcation étaient chargés la plupart des provisions et des paquets. Les barques étaient muées et dirigées au moyen de courtes pagaies à large palette en forme de feuille. Quand tout fut prêt, Aragorn les mena pour un essai sur le Cours d’Argent. Le courant était rapide, et ils progressaient lentement. Sam, assis à l’avant, les mains agrippées au rebord, regardait le rivage d’un œil nostalgique. Le scintillement du soleil sur l’eau l’éblouissait. Comme ils dépassaient le pré vert de la Langue, les arbres se resserrèrent jusqu’au bord de la rivière. De-ci de-là, des feuilles dorées se balançaient sur les rides de l’eau. L’air était très lumineux et immobile, et tout était silencieux, hormis le chant grêle et lointain des alouettes. »

J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux, II, 8
(éd. du Centenaire, p. 406)

2007_0929Cano_0042

Notre expédition n’a pas vraiment suivi cette belle allure...

D’abord, nous prîmes peu de provisions, puisque le ravitaillement nous attendait en aval (on constatera simplement que la convivialité est indéfectible face à l’adversité : chaque homme avait ramené une bouteille de vin... ;-))

Je n’ai pas non plus osé embarquer le reflex, me contentant de mon petit compact, plus facile à maintenir hors de l’eau en cas de pépin.

Toutefois, contrairement au Cours d’Argent, la Loire conserva son courant tranquille, et nous n’eûmes aucune perte à déplorer.

2007_0929Cano_0074Enfin, tout était loin d’être silencieux, et si jamais l’alouette éleva son « chant grêle et lointain », il fut de toute façon couvert par les cris, les rires et les diverses provocations lancées d’un équipage à l’autre ;-)

À ce compte-là on ne risquait pas de voir apparaître le merveilleux navire de Galadriel... ;-)

« — Merveilleux ? Mais je ne connais rien de tel, dit Mr Rat d’un ton solennel, tout en se penchant sur ses avirons. Croyez-moi, mon jeune ami, il n’y a rien de plus délicieux au monde, mais absolument rien, vous m’entendez, que de traînasser de cette façon dans une barque, ajouta-t-il en rêvassant, simplement de traînasser dans une barque... de traînasser...

            — Regardez devant vous, Rat ! s’écria brusquement Mr Taupe.

            Trop tard. La barque heurta la berge de front, et le rêvasseur, le joyeux rameur, se retrouva les quatre pattes en l’air à l’arrière du bateau.

            — ... De traînasser dans un bateau ou de faire l’imbécile avec les bateaux, reprit Mr Rat avec un calme imperturbable en se relevant et en riant avec bonne humeur. À l’intérieur ou à l’extérieur du bateau, peu importe. Ce qu’il y a de bien avec ça, c’est que rien ne prête à conséquence. Qu’on s’éloigne ou qu’on reste ; qu’on arrive à destination ou qu’on se retrouve ailleurs ; ou même qu’on n’arrive nulle part, peu importe on est toujours occupé et pourtant on ne fait rien de précis ; et quand on en a fini avec une chose, il y a toujours autre chose à faire, qu’on peut faire si on veut, mais autant s’abstenir. »

Kenneth Grahame, Le Vent dans les saules, chap. I
(éd. Phébus, 2006, trad. fr. de G. Joulié, p. 25)

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Comme Mr Taupe, nous découvrions les joies du canoë. Nous avons eu notre part de ces heurts involontaires avec divers obstacles (berge, îlots, canoës voisins...), mais contrairement à ce qui arriva un peu plus tard à ce brave Mr Taupe nous ne sommes pas tombés dans l’eau...

Enfin, une fois, on s’est quand même vaguement échoué sur un haut fond — ce qui reste un concept très relatif pour la Loire en cette saison, puisque sa profondeur dépassait rarement la taille humaine —, et j’ai dû descendre pousser pour nous relancer ;-) J’aurais aimé être sur la rive pour faire une photo de la scène : le type, en plein milieu de la Loire, qui descend du bateau pour pousser, cela ne doit pas être si fréquent que cela... ;-))

2007_0929Cano_0037

« — Voyez l’Argonath, les Piliers des Rois ! s’écria Aragorn. Nous n’allons pas tarder à les passer. Maintenez les barques en file et aussi espacées que possible ! Tenez le milieu du lit !

            À mesure que Frodon était emporté vers eux, les grands piliers s’élevèrent comme des tours à sa rencontre. Ils lui parurent de grandes et vastes formes, menaçantes dans leur mutisme. Puis il vit qu’elles étaient, en fait, taillées et façonnées : l’art et le pouvoir de jadis s’y étaient appliqués, et elles conservaient encore, en dépit des soleils et des pluies d’années oubliées, les puissantes images qui leur avaient été données. Sur de grands socles fondés dans les profondeurs des eaux se dressaient deux grands rois de pierre : hiératiques, ils contemplaient sévèrement le nord de leurs yeux voilés, sous des sourcils crevassés. »

J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux, II, 9
(éd. du Centenaire, p. 428)

2007_0929Cano_0081

Sur la Loire, les « soleils et [les] pluies des années oubliées » ont été particulièrement efficaces, puisque de l’Argonath il ne reste plus que les socles... ;-)

2007_0929Cano_0070

Ce fut une belle journée, ensoleillée à souhait, qui m’a permis de mettre temporairement entre parenthèses le tsunami de copies à corriger qui a surgi en cours de semaine...

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Commentaires
L
la découverte de la philo pour Nelly ... pas facile !! au premier contrôle, elle a eu 8/20 !!!!!!!! on attend le second ...
D
@Laegalad : Si, il y avait bien un couple de cygnes, mais puisqu'ils étaient hautains, justement, ils n'ont rien daigné faire ;-) <br /> Il faudra que je refasse un matin, à l'aube, ce parcours, car il y a des dizaines de hérons sur les îles. Mais je vais avoir besoin d'un galérien courageux et résistant, pour que je puisse ne m'occuper, cette fois-ci, que de photographie :-)<br /> <br /> @Laurence : Je me doute bien que tu aurais su prendre le bon angle ;-)<br /> Quant à philosopher, c'est surtout les premières tentatives de mes élèves en la matière que je lis et corrige en ce moment (d'où l'espacement des billets...). Au fait, comment se passe la découverte de la philo par ta fille ? ;-)
L
un bonsoir en passant !<br /> allez, philosophe bien !!!
L
ha ! dommage !!! je l'aurais bien faite moi, cette photo insolite !!!!!!!!!!!!
L
Obligé de descendre de barque pour la pousser... tu renouvelles tes exploits automobiles dans l'eau, toi ? <br /> Pas trouvé de cygne hautain, ni de loutre joueuse pour te tirer de là ? :D <br /> <br /> S. -- l'an a viré au brun-chocolat et orange-potiron. Automnal à souhait ;)
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